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Révision du PLU pour un avenir durable

Révision du PLU pour un avenir durable

La municipalité de Publier a organisé ce lundi 22 janvier dans la salle Olympe une réunion dirigée par le maire Jacques Grandchamp pour discuter de la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU)

L’événement a rassemblé divers intervenants clés, dont Mathilde Loncle et Gaël Penaud du Cabinet VE2A, Stéphanie Le Caloch, directrice générale des services, Georges Barthe, adjoint à l’urbanisme et Yves Taffin, chef du service de l’urbanisme.

La première partie de la réunion a été consacrée à l’explication détaillée de la première étape du PLU. Cette phase, lancée en février 2023, a atteint un aboutissement aujourd’hui. Elle a consisté en un diagnostic approfondi de la commune afin de définir une vision politique de développement pour les 15 prochaines années. La nécessité d’aligner le PLU sur le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) a été soulignée, un document porté par le SIAC et révisé en 2020.

Gaël Penaud a ensuite pris la parole pour présenter les éléments essentiels d’un PLU, Il a expliqué que le SCOT est un document qui prévoit le développement sur un bassin de vie étendu, au-dessus duquel se trouvent plusieurs réglementations intégrant des aspects tels que la biodiversité, la qualité de l’eau, et bien d’autres avec notamment la récente entrée en vigueur de la loi ZAN (Zero Artificialisation Nette). 

Les enjeux auxquels le PLU devra répondre sont nombreux et variés. La commune de Publier fait face à un important développement démographique, avec une croissance annuelle de 1,9%, bien au-dessus de la moyenne nationale (0,2 à 0,3%). Une tendance au vieillissement de la population et la diminution de la taille moyenne des ménages nécessitent une approche équilibrée entre les maisons individuelles et les appartements.
Avec 34 équipements pour 1000 habitants, la commune est bien dotée. Elle compléte ainsi l’offre des communes avoisinantes.

Sur le plan de l’emploi, bien que la commune attire de plus en plus d’actifs, leur nombre n’augmente pas aussi rapidement, soulignant le besoin de stratégies pour stimuler le développement économique local.
La gestion du trafic et la nécessité d’intégrer de nouveaux modes de déplacement sont cependant des défis à relever.

En matière d’environnement l’accent est mis sur la préservation des sites naturels, tels que le secteur de la Dranse.

Mathilde Loncle a ensuite pris la parole afin de présenter le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD). Ce document, clé de voûte du PLU, s’articule autour de trois grands axes : la démographie, la valorisation de l’image de la ville, et le développement économique. 

L’accent est mis sur l’accueil démographique, englobant habitat, équipements et transports en commun. L’objectif est de maintenir une croissance démographique soutenable, avec un seuil maximal de 10 000 habitants d’ici 2040. Une logique de réhabilitation du parc existant est prévue, accompagnée de la création de 1300 nouveaux logements d’ici 2040, concentrés notamment dans les secteurs stratégiques tels que le chef-lieu de Publier et la plaine d’Amphion, tout en préservant les hameaux. La commune accueillera un collège et une nouvelle école primaire.

Le deuxième axe vise à valoriser l’image de la ville en définissant la forme urbaine, la hauteur, et la densité, alignées sur les normes du SCOT.

La dimension économique se concentre sur le développement de l’emploi, encourageant l’installation d’actifs résidents tout en favorisant les modes de transport alternatifs à la voiture. Des projets concrets, tels que la réalisation d’une gare sur la commune et le projet de la Viarhona parcourant Publier, sont prévus pour promouvoir la mobilité douce. La préservation de l’activité agricole et son lien au tourisme, le maintien des activités industrielles, artisanales et commerciales, ainsi que l’accueil de nouvelles entreprises dans des zones économiques ciblées sont également mis en avant.

Enfin, le PADD cherche à accroître la visibilité touristique de la commune en structurant une offre qui s’étend sur toute l’année. Cela inclut la mise en valeur de sites emblématiques et la structuration de l’hébergement touristique pour attirer un flux continu de visiteurs.

La révision du PLU à Publier suit un processus méthodique et participatif, avec des étapes définies pour garantir une planification urbaine en phase avec les besoins et aspirations de la communauté.

La première étape consiste en un débat approfondi du projet politique par les élus locaux. 

Une deuxième étape qui débutera au mois de mars concerne la déclinaison réglementaire. Elle implique la traduction des orientations politiques en règles et normes concrètes qui guideront l’aménagement du territoire. 

Pour finir une enquête publique sera proposée.

Ensuite, un échange participatif a eu lieu avec le public qui a pu poser des questions.

Le projet de la gare.
Où en est le projet de la gare ? Qu’en est-il de la discussion avec la SNCF ?

Chaque jour, 5000 personnes transitent par cette zone, desservant toutes les communes, excepté le principal pôle économique. Un projet potentiel se profile avec le RER Sud Léman, visant à rétablir la jonction ferroviaire entre Evian et la Suisse. Cependant, pour mener ce projet à terme, il est impératif de doubler la voie entre Annemasse et Evian. Le CEVA ne pose pas de problème entre Annemasse et Genève, mais entre Evian et Annemasse, il n’est pas encore adapté à la réalité. Pour véritablement offrir des alternatives de mobilité et réduire l’usage des voitures, il est crucial de renforcer les capacités de transport.
De plus, la Suisse prévoit des travaux massifs sur une période de 8 ans, compliquant davantage le déplacement des travailleurs frontaliers. Il est temps de s’engager dans un projet économique global. Une gare ne doit pas être simplement un point d’arrêt, mais plutôt un centre intégré comprenant un parking silo, des petits commerces de gare et surtout des logements à vocation économique. Il est essentiel que cette gare soit un hub multimodal, intégrant la Viarhona, avec plusieurs options de mobilité à disposition.
La communication avec la SNCF s’avère être un défi ardu, et il semble que le projet ne voit le jour que dans 10 à 15 ans. Cependant, l’objectif est de le faire figurer dans le contrat État-Région qui sera révisé en 2027. En attendant, des efforts doivent être déployés sur le plan foncier afin d’avoir la maitrise de cet espace.

Mr Maïorana s’explique sur son bâtiment qui pourrait servir de gare pour le CEVA.

« Je suis le propriétaire du lieu qui pourrait accueillir cet arrêt du CEVA” rappelle Mr Maïorana.
Ce projet est en discussion depuis le mandat du maire et reste d’actualité. Un promoteur avait signé un compromis d’achat, mais pour diverses raisons, celui-ci serait devenu caduc depuis septembre dernier.
Actuellement, rien n’empêche le démarrage des travaux sur ce bâtiment à l’abandon depuis 2014. Avec une durée d’arrêt estimée à une minute, ce bâtiment de 400 m2 présente toutes les conditions nécessaires pour accueillir la gare. Il suffirait d’effectuer des aménagements intérieurs et de créer un quai adapté, conformément aux directives de la SNCF.
« La gare à l’heure actuelle est inscrite au SCOT il est donc inévitable qu’elle se fasse. C’est un bien d’utilité public” affirme le propriétaire.
La ville n’est pas propriétaire des lieux, la conception de la gare relève non pas de la commune, mais de la compétence de la SNCF et de partenaires tels que la région Rhône-Alpes. Dès que les négociations avec le promoteur, qui ne relève pas du domaine de compétence de la commune, seront finalisées, le projet pourra être lancé. 

La circulation à l’entrée de la commune côté Vongy.

La situation de la circulation est préoccupante, en particulier en ce qui concerne le passage des poids lourds. Cette problématique est non seulement inacceptable mais aussi intolérable du point de vue de la sécurité. Si la construction de l’autoroute se concrétise, la situation risque de s’aggraver, car tout le flux de circulation se déversera au rond-point de Vongy.
Idéalement, il aurait été judicieux, comme prévu dans plusieurs études précédentes, de suivre le cours de la Dranse du côté de Vongy et de construire un pont pour desservir le Cartheray. Cependant, la réalisation de ce projet est devenue irréalisable en raison de la création d’une grande infrastructure sportive.
Le département a financé et initié une étude pour évaluer la faisabilité d’un pont supplémentaire sur la Dranse. L’objectif est de fournir rapidement une solution afin de soulager le pont de Vongy.
Ce projet de pont s’inscrit dans une perspective globale en lien avec celui de la gare, visant à créer une cohérence et à développer les capacités d’accueil des entreprises. 

La mobilité douce et la circulation du centre de Publier.

Le développement de la mobilité douce et la gestion de la circulation au centre de Publier nécessitent des actions simultanées tant sur le chef-lieu que sur Amphion. Le projet Viarhona, bien que d’un coût substantiel (1 km = 1 000 000 d’euros, avec un peu plus de 5 km à traiter sur la commune), bénéficie de l’engagement financier du département à condition qu’elle longe une route départementale.
Le chantier débutera cette année entre Anna de Noailles et l’hôtel Beau-Séjour, suivi en 2025 par le tronçon d’Amphion. Il est prévu que la Viarhona passe à proximité du futur emplacement du collège, et des travaux de liaison sont déjà en cours entre Amphion et Publier pour faciliter la mobilité douce, atteignant également la zone du futur collège.
Un autre projet est actuellement en réflexion pour relier Neuvecelle, Evian, et Publier via le boulevard du golf. Le projet de sens unique sur le boulevard du golf étant abandonné.

Sécurité sur la route du Pays de Gavot.

C’est une des raisons qui a engendré la création du service de police municipale. Des feux de circulation sont installés depuis plusieurs semaines et vont bientôt être reliés au réseau électrique et pourront ainsi entrer en vigueur très prochainement.

Existe-t-il un projet d’aménagement du Vieux Village d’Amphion ?

Il est difficile d’avoir une action communale. Le but est de trouver des acquéreurs qui s’inscrivent dans une logique de respect du patrimoine et de garder le cachet du vieil Amphion sans y mettre d’immeubles.

10 000 personnes en 2040 – Les grandes lignes de la ressource en eau.

10 000 personnes est un chiffre symbolique à ne pas dépasser. Une ville avec 10 000 habitants n’est pas traitée de la même façon au niveau des structures et de l’État. Le transfert de la compétence “eau” à l’intercommunalité s’est déroulé dans des conditions assez délicates car cela c’est fait de façon soudaine, les acteurs de la CCPEVA ont rencontré des difficultés en raison des disparités existantes entre les 22 communes.
La commune de Publier était l’une des plus vertueuses car 95% du réseau n’a pas de fuite (pour certaines plus de 50% du réseau a des fuites car elles n’ont pas fait d’investissement sur les réseaux d’eau). 
La redistribution de l’eau sur l’ensemble des communes a posé des défis, mais aujourd’hui, on observe une stabilisation des services. Les défis liés aux eaux pluviales, amplifiés par le changement climatique avec des périodes de sécheresse, ont engendré des problèmes tels que le manque d’infiltration dans les nappes phréatiques et des dommages importants. Un travail conséquent a été fait sur l’aménagement de la Dranse, les travaux se sont terminés une semaine avant les inondations et la Dranse n’a pas débordé contrairement à quelques années auparavant. Le seul glissement de terrain sur la commune a eu lieu sur Gros-Bissinges il y a un certain nombre d’années.
Des initiatives telles que l’abandon du salage et la cessation des produits phyto ont été mises en place pour prévenir la pollution de l’eau par des substances toxiques. L’APIEME et la SAEME œuvrent pour la préservation de l’impluvium, tandis que l’intercommunalité gère l’eau potable et le SIAC se concentre sur l’aménagement des rivières. Les réseaux d’eau relèvent à la fois du département et de la commune.
En cas de risque de fortes précipitations, les services travaillent en amont pour éviter tout débordement sur la commune, prévoyant des aménagements au cas par cas. Une collaboration étroite avec la SAEME sur un projet novateur vise à économiser l’eau en remontant les eaux usées de l’usine des eaux d’Evian pour l’irrigation des espaces verts, desservir la plage, la source Souriane et le sommet du chef-lieu. 

Publier, gare d’Evian. une bande de goudron pour les piétons.

Publier envisage d’améliorer les conditions des piétons, le sujet sera étudié de près très prochainement. 

Actuellement, la commune a déjà pris des mesures significatives pour améliorer la connectivité avec la création de deux nouvelles voies de bus reliant Evian à Thonon via Publier. De plus, une ligne de mini-bus a été mise en place, assurant une fréquence de passage toutes les 30 minutes entre les zones basses et hautes de la commune.

L’eau : favoriser un traitement collectif.

Une station d’épuration représenterait un investissement d’envergure mais n’est pas envisageable dans le cadre du PLU.

La vocation touristique.

La gestion touristique actuelle repose sur l’intercommunalité qui compte trois offices du tourisme. Malheureusement, la pandémie de la Covid-19 a constitué un frein pour l’industrie touristique. Les visiteurs apprécient le lac et les infrastructures sportives, mais leur séjour implique souvent des repas et des nuits à l’extérieur de la commune. Actuellement, l’accent est mis sur le développement de l’hôtellerie, en réponse aux enjeux juridico-familiaux entourant le Beau-Séjour.
Plusieurs établissements hôteliers et restaurants sont en cours de transmission dans la commune, une attention particulière est portée à la revalorisation des campings.
L’émergence de Leman Mountain Explore, nouvel office du tourisme, a enrichi l’offre en proposant de nombreuses animations sur la commune. La création d’un patrimoine est à privilégier, avec un focus sur la mise en place d’un comité culturel qui viendra compléter les initiatives d’Evian. La médiathèque a récemment connu une renaissance, suivie par celles de Thonon et d’Evian.

De plus en plus de grands bâtiments dans la plaine d’Amphion.

La population s’agrandit, les projets émergent car l’état veille, la commune est à 27,17% de logements sociaux, la pression est redescendue au niveau de la construction. La commune va faire en sorte de ne pas descendre ce pourcentage sous les 25% pour ne pas subir de pression comme auparavant.
En 2023, 53 permis de construire ont été délivrés, dont 43 pour des maisons individuelles. 2 permis de logements collectifs ont été refusés sur 3 demandes.
La situation de l’immobilier est en récession, ce qui rend service à la commune pour limiter les permis de logements collectifs. Le PLU doit être plus drastique : limitation des hauteurs, repenser les toitures,… 

Le collège et la circulation.

Un maire ne peut pas refuser l’installation d’un collège sur sa commune. Ce collège doit être au plus près de la D1005. Le département fait un effort considérable au sujet de la négociation des parcelles, rien ne peut se faire avant la mise en place du PLU. Ce projet engendrera forcément des problèmes de circulation. La solution au trafic est de passer par le haut, le bas ne pouvant échappé à devenir une avenue urbaine.
Dans la jonction de la mobilité douce avec Thonon, une alternative est de créer une passerelle en même temps que le pont sur la Dranse qui devra relier les deux zones industrielles et commerciales. Les réflexions sont en cours.

Aménagement du passage à niveau vers les papèteries du Léman.

Le dialogue est compliqué avec la SNCF, un passage en dessus ou en dessous de la D1005 est en réflexion.

Sécurité de l’accès rue de La Botte.

Le conseil départemental est le maitre d’oeuvre de ce secteur. Une desserte ne peut s’envisager que par un rond point.

En conclusion, la révision du Plan Local d’Urbanisme à Publier s’inscrit dans une démarche résolument tournée vers un avenir durable. La municipalité, avec la participation active des citoyens et des experts, s’attache à relever les défis démographiques, économiques, environnementaux et de mobilité.

Retrouvez l’intégralité de la réunion sur la chaîne YouTube « Publier Actualités » avec les principaux thèmes et leur minutage décrits sous la vidéo.

00:06 Ouverture de la réunion par Jacques Grandchamp, maire de Publier.
00:51 Présentation des intervenants.
02:02 Explication de la première étape du PLU.
07:21 Gaël Penaud (Cabinet ve2a) présente les éléments d’un PLU, les diagnostics préparatoires.
25:42 Mathilde Loncle (Cabinet ve2a) présente le PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable – volonté politique sur les 15 années à venir.
44:02 Les grandes étapes de la révision du PLU.

46:13 PLACE AUX QUESTIONS
48:05 Le projet de la gare.
54:47 Maïorana s’explique sur son bâtiment qui pourrait servir de gare pour le CEVA.
01:01:43 La circulation à l’entrée de la commune côté Vongy.
01:05:54 La mobilité douce et la circulation du centre de Publier.
01:21:27 Sécurité sur la route du Pays de Gavot.
01:25:09 Existe-t-il un projet d’aménagement du Vieux Village d’Amphion ?
01:27:39 10 000 personnes en 2040 – Les grandes lignes de la ressource en eau.
01:36:46 Publier, gare d’Evian. une bande de goudron pour les piétons.
01:40:03 L’eau : favoriser un traitement collectif.
01:46:13 La vocation touristique.
01:53:32 De plus en plus de grands bâtiments dans la plaine d’Amphion.
02:01:18 Le collège et la circulation.
02:06:39 Aménagement du passage à niveau vers les papèteries du Léman.
02:07:39 Sécurité de l’accès rue de La Botte.
02:09:15 Clôture de la réunion.